Les masques gabonais incarnent à la fois les esprits d’ancêtres et les génies qui participent à la vie du village et sont principalement utilisés dans les cérémonies traditionnelles telles que le mariage, la naissance et les funérailles. Les styles de masques au Gabon sont très nombreux et variés. Les plus connus sont le style Mpongwé au faciès asiatique qu’on retrouve chez les Punu de la Ngounié et de la Nyanga. On retrouve également dans tout le centre du Gabon des masques blancs. Le Gabon abrite également des masques de renommée internationale tels que le N’goltang (Fang à et le masque Kota.
Pour nous édifier sur la symbolique et la spiritualité des masques gabonais, Me Minkoeminze, nous explique en tant que spécialiste des arts. Pour cela, il nous ramène 25 000 ans en arrière pour mieux comprendre les symboles artistiques gabonais. « Lorsque nous jetons les yeux sur les ouvrages sortis des mains de l’Homme depuis 25 000 ans jusqu’à nos jours, ce qui nous frappe d’abord c’est leur grande diversité et particulièrement chez nous au Gabon. L’homme s’y révèle artiste aussi bien qu’artisan. Donc il existait en l’Homme parmi toutes ses activités qui stimulent le désir de créer de belles choses et celle de croire en une force supérieure qui l’accorderait avec des âmes supérieures lui permettant d’accéder à ces belles sacraliser. Ces œuvres qui serviraient d’intermédiaires entre l’homme créateur des formes mystiques devenues et l’Etre Suprême (DIEU) », explique ce dernier.
Aussi, il part du principe que les œuvres d’art étaient les représentations de nos ancêtres. Pour sculpter une telle œuvre dotée de valeur spirituelle, il fallait que ce dernier s’initie au préalable. « Ces sculptures étaient la représentations de nos ancêtres. Les sculpteurs des masques devaient être initiés et appartenir à un groupe donné. La réalisation devait se faire après le passage d’ascèse afin de pouvoir rencontrer l’arbre idéal à la réalisation de l’œuvre sacré. Cet arbre doit être facile à sculpter et à conserver. Très souvent, la partie de l’arbre à sculpter est choisie à l’avance par un Conseil des notables. Dans la société Fang où l’œuvre d’art est d’une réalisation magico-religieuse, les formes sont définies et exigées. Elles sont adaptées et liées aux rites. » La vente en France du Nguil a suscité beaucoup de réactions. Me Minkoeminze en tant qu’expert donne son avis sur la question : « Pour parler du Nguil qui fait l’actualité aujourd’hui, il est conçu dans une forme stylisée destinée à couvrir le guide de la cérémonie d’initiation et faire peur aux futures initiés. D’où sa géométrie un peu particulière. Il est sculpté en bois et pigments d’une hauteur de 51 cm. Il n’en existe pas plus de 15 dans les pays Fang (Gabon-Guinée Équatoriale et Cameroun). Les sculptures Fang et gabonaises en général familières au regard de nombreux amateurs d’art internationaux suscitent en nous bien d’émois. La subtilité que l’art gabonais entretien avec la modernité révèle avec une dimension universelle, une esthétique des plus abouties. Les figures de reliquaires et les masques qui tous, se fondent sur une même pratique, le culte des ancêtres, sont à la fois formes, signes et instruments ritualisés en vue d’une quête d’ordre spirituel. De là déroule l’émergence d’un art de la statutaire ou de la puissance des symboles autant à leurs qualités plastiques qu’à leur référent. »
Concluant sur le fait d’actualité publié par le journal. « Le Monde », à propos du Nguil, il affirme que « Rien n’indique qu’il a été volé » et d’ajouter que « Le dossier complet du masque a été transmis plusieurs mois avant la vente au ministère de la Culture du Gabon sans susciter des réactions de sa part. Ce masque comme tant d’autres, sont des richesses patrimoniales inestimables du Gabon ». Non sans demander la restitution immédiate et sans concession de toutes ces œuvres que détiennent les Musées occident