Il y a plus d’une semaine, Ali Bongo avait entrepris un voyage en Chine, dont le caractère n’avait pas été clairement défini. Sa rencontre avec le chef d’Etat de l’Empire du milieu avait donné du grain à moudre à une officieuse presse présidentielle (on ignore, depuis un certain temps, ce qui ne l’est pas au palais présidentiel). Pour cette presse, la candidature d’Ali Bongo à la prochaine présidentielle serait définitivement adoubée par le président Xi Jinping. Samedi 29 avril, bis repetita ! Les mêmes persifleurs se sont adonné à des divagations dangereuses pour la stabilité du Gabon et ses rapports cordiaux avec les pays étrangers. Après la courte visite du président Ivoirien Alassane Ouattara au Gabon, le samedi 29 avril, la même officieuse (?) presse a titré, dans un de leurs journaux en ligne : « Le président Ivoirien Alassane Ouattara renonce à son soutien à l’opposition et se range derrière Ali Bongo Ondimba ». Question : depuis quand Alassane Ouattara, président d’un pays souverain, n’ayant aucune domination sur le Gabon, peut-il s’immiscer dans la politique intérieure gabonaise ? Quel est l’influence d’Alassane Ouattara sur les élections au Gabon ? A moins que les illuminés du bord de mer ne nous disent que le président Ivoirien enverrait une équipe de son pays pour venir voter pour Ali Bongo à la place des Gabonais. Sur cette même information, ce journal continue : « Si officiellement, ce déplacement avait pour objectif de renforcer les liens de coopération entre les deux pays, officieusement, il s’est agi pour le numéro un Ivoirien de marquer son soutien à son homologue gabonais à quatre mois de l’élection présidentielle ».
Comble déséquilibre mental ! Si un journal tirait ainsi pour un candidat de l’opposition, que pourraient penser les Gabonais ? Ceux qui ont pris sur eux, de faire la communication présidentielle, en lieu et place de la presse officielle du pays, ne s’imaginent pas qu’ils mettent leur mentor dans un embarras total. Et que le président Alassane Ouattara pourrait s’indigner d’une telle affirmation, vu qu’il n’est point venu au Gabon pour un tel sujet. Et même Ali Bongo pourrait voir en cette déclaration une véritable offense à sa personne, lorsque le même journal persiste : « A titre personnel, je l’ai chaleureusement remercié pour son soutien », attribuant cette phrase au président de la République, comme une affirmation du soutien du président Ivoirien à sa future candidature. « Il vaut mieux avoir un ennemi intelligent qu’un ami bête ». Enseigne la Fontaine dans ses fables. Car les écervelés du bord de mer, qui se prennent pour des véritables lumières, de véritables hommes de presse, s’en donnent à ce qui peut paraître un scandale diplomatique. « Ce changement de position est un coup dur pour l’opposition gabonaise qui a toujours cherché du soutien à l’extérieur à la veille des échéances électorales, singulièrement en Côte d’Ivoire et au Congo-Brazzaville.
Pour le Congo, depuis l’affaire Guy Nzouba-Ndama (le président des Démocrates arrêté à la frontière le 17 septembre dernier avec, dans ses valises,1,18 milliard de francs CFA en liquides), les choses sont compromises. Et maintenant, c’est la deuxième source traditionnelle de financement de l’opposition, celle en Côte d’Ivoire, qui se tarit. A quatre mois de l’élection présidentielle, les choses vont être très difficiles pour elle », aurait prédit un professeur en science politique de l’UOB de leur imagination. Avec une telle déclaration Denis Sassou Nguesso du Congo et Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire pourraient demander des comptes à leur homologue Ali Bongo pour une telle accusation désobligeante. Aussi, est-il urgent que le chef de l’État, si c’est réellement lui qui est à la conduite des affaires de l’État, de revoir sa presse. Sa communication actuelle est non seulement aventureuse pour lui-même, mais pour notre pays et même pour la diplomatie gabonaise. Sinon, rien ne permet d’exclure que le Gabon soit bientôt mis au ban de la communauté internationale à cause d’une presse qui se permet des digressions aventureuses sur les chefs d’État en visite dans le pays. Et à juste titre ! Question : est-ce à cause de l’opposition que le Gabon sombre chaque jour que Dieu fait ?